Je ne suis pas méchante, j'aime simplement que l'on m’obéisse ❣

Votre avis sur la magie ?
La magie est un don, un outil utile mais non indispensable à ma réussite. A présent, elle fait partie de moi, de ce que je suis sans pour autant me définir. Je suis la même avec ou sans, bien qu'avec je suis sans doute encore plus implacable, plus redoutable. La magie est une responsabilité et de ce fait elle implique une maîtrise totale et parfaite.

Quelle était votre place avant le conflit avec The Witch ?
La place que j'occupe actuellement et la même qu'auparavant, le conflit avec The Witch n'a rien changé et je ne compte certainement pas m'en préoccuper maintenant. J'ai déjà bien d'autres choses à faire, mon royaume est ma priorité et mes affaires en cours avec mes soeurs me prend autant de temps de nécessaire. Alors nous continuons comme avant. The Witch ne s'occupe pas de nous et nous ne nous occupons pas d'elle, chacun sa route, chacun son problème et tout devrait rester aussi paisible que possible.

Comment voyez vous le reste de Vesta ?
Le reste ? Le reste importe peu, ce qui importe réellement est le Pays des Merveilles, tant que je n'aurais pas main mise sur mon pays en totalité alors le reste n'aura aucune importance. Ne vous mettez pas sur mon chemin et je ne mettrais pas sur le vôtre. Vesta peut bien s'effondrer toute entière que tant que cela n'affecte pas mon pays je ne m'en soucierai pas.

Ma mère mit au monde mes deux petites sœurs jumelles et y perdit la vie. Mon père fini par la suivre et par me laisser les rennes du royaume. Bien qu’un peu jeune, je me fis rapidement à ma nouvelle responsabilité et tout se déroula pour le mieux. Après tout, j’avais été élevée pour diriger, pour régner. Tel était mon destin.

Alors que tout se passait pour le mieux, Adèle, ma jeune sœur décida de mettre son grain de sel dans nos affaires, remettant sur la table les paroles diffuses de notre père au son lit de mort. Il ne souhaitait pas que la couronne éloigne notre famille et Adèle avait interprété ces mots totalement de travers. « Toutes les trois Reines ?! Tu n’y penses pas ! Quelle absurdité ! », m’étais-je alors mise en colère. Elles étaient trop jeunes, trop inexpérimentée, mais même sans cela, on m’avait confié le Royaume à moi, à MOI ! Alors pourquoi foutre en l’air notre équilibre et la paix du royaume pour une bêtise pareille ?!

Puis tout s’enchaîna rapidement, tout d’abord de façon discrète puis peu à peu Adèle se faisait appeler la deuxième reine du royaume. Elle prenait peu à peu le pouvoir, ce qui me fit prendre des mesures importantes, toutes plus dures les unes que les autres. L’attitude d’Adèle me mettait hors de moi pendant que je faisais ce que je pouvais pour ne pas craquer. Alors pour éviter des nouvelles déconvenues, je décidais de trouver à mon autre sœur, Adélaïde, un mari pour l’éloigner de toutes nos querelles. Une chose à la fois, je ne peux pas être sur tous les fronts !

C’est alors que la fissure fut réellement plus claire, notamment lorsque la cadette fini par revenir couronnée par le Lièvre de Mars. Un Royaume, trois Reines et une seule légitime : moi !



« Pourquoi ? Pourquoi tu me fais ça ? », avais-je alors lancé à mon ami le plus fidèle, mon Louis. « Qu’est-ce qui t’as prit d’amener cette...cette Alice ici ?! », je regardais mon Louis recroquevillé sur lui-même, tandis que je laissais s’exprimer mes craintes et ma paranoïa,  « Arrête ton insolence ! Pourquoi tu me pourris la vie ? C’est de ça dont je parle... Je me demande pourquoi tu m’as suivie. J’aurais du me débarrasser de toi plutôt que d’avoir eu la gentillesse de t’accepter à mes côtés pour me servir !!! » avais-je alors hurlé animée par une colère noire. Des mots durs, plus durs que je ne le voulais réellement, je tenais à lui et lui il me faisait ça ? Il me trahissait peu à peu lui aussi, il m’abandonnait et ça je ne pouvais le supporter, alors je le lui montrais de la seule façon que je sache faire. Je le frappais avec mes mots, mais également avec mon corps, le ruant de coups avant de m’en aller, le temps de me calmer, le temps de trouver la force de lui faire face de nouveau.



Louis est parti, un jour, bien plus longtemps que d’habitude, je ne savais pas où il était et ça m’inquiétais. Plus je m’inquiétais et plus ma colère montait en moi, toujours présente, comme une vieille amie qui a l’habitude de vous rendre visite à chaque fois que vous avez besoin d’elle. Elle était un soutien, mon pilier car sans elle, je me serais sans doute déjà effondrée depuis longtemps. Puis il revint, tard, comme si de rien n’était, pourtant je n’eus besoin que d’un seul regard, oui, lorsque nos regards se croisèrent, il avait compris. Je savais que ce jour arriverai, il frayait avec d’autres personnes, abandonnant sa place à mes côtés et ne revenant que lorsque ça lui chantait.

Je ne pouvais pas accepter cela, non, alors nous engageâmes une énième dispute. Après tout c’était comme cela que nous fonctionnions, la communication dans la violence, violence des mots, violence des gestes, c’était ainsi depuis toujours entre nous. Tout ça pour se terminer par un séjour au cachot jusqu’à ce que je me calme, jusqu’à ce que je puisse me raisonner sur sa loyauté…


« Je viens récupérer mon Lapin Blanc... », avais-je alors ordonné à la sorcière en face de moi. Elle m’avait prit MON Louis et il était hors de question que je le lui laisse, il est à moi ! La sorcière m’avait offert une sorte de sourire, l’un de ceux qui m’avait fait détester les autres personnes lorsque j’étais enfant. Elle me disait de le lui demander à LUI, lui qui avait le dos tourné, et qui ne daignait pas me parler par lui-même, se cachant derrière cette...femme ! S’il était venu de son plein gré soit, mais alors j’avais besoin de l’entendre de sa bouche, après toutes ses heures passées à me dire qu’il n’y avait que moi, après tout ce que nous avions vécu tous les deux, j’avais besoin de l’entendre de sa bouche ! « Mais regarde moi au moins, si tu veux ne pas me répondre ! Dis moi en face que tu veux rester avec elle ! », lui avais-je crié, totalement hors de moi. Mais non, il me se retournait pas, ne me répondait pas. J’étais alors partie en calquant la porte, furieuse contre lui, mais aussi contre moi-même au fond.

C’était donc ça, sa fameuse loyauté ? C’était donc lui la personne que j’avais décidé d’avoir à mes côtés ?! Foutaises ! Je ne m’étais jamais autant trompée de toute ma vie !

Le temps passé et au début je me disais qu’il changerait d’avis, qu’il me reviendrait, pourtant il ne l’a jamais fait, me laissant plus seule que jamais, plus triste aussi, une tristesse cachée par ma rudesse, ma colère et mon impulsivité. Tantôt rude, tantôt gentille, personne ne parvient à me décoder mieux que lui mais ils savent qu’ils ne faut pas ce mettre en travers de ma route, de mes règles.

Louis me manque. Adéle et Adélaïde également. Etre tous les quatre me manque, mais plus jamais au grand jamais je ne ferai le premier pas. Il est bien trop tard pour cela. Maintenant je me concentre sur MON royaume, MON peuple et pour le reste ? Aucune importance… du moins, pour l’instant...